Festival de la photo culinaire à Paris, halles gourmandes à Marseille, ateliers chocolat à Bordeaux… le plein d'idées qui réveillent les papilles !
Par Alice d'Orgeval, Ludovic Bischoff
Des prochains jours placés sous le signe de la cuisine et de la gastronomie, entre ateliers autour du chocolat, donut haut de gamme ou encore exposition étonnante sur le lait.
Pour célébrer ses 160 ans, après une restauration qui a redonné tout son lustre au décor Napoléon III classé, l'institution de la place de l'Opéra, qui vit passer de grands intellectuels, de Guy de Maupassant à Emile Zola, se tourne vers son passé avec ce menu « historique » imaginé par Laurent André. Le chef exécutif du « Café de la Paix » (ex-Alain Ducasse et Alain Chapel) s'est plongé dans les archives pour en sortir un menu complet. Un vrai voyage dans le temps avec un consommé de volaille Sévigné, un pavé de turbot poché aux algues et un riz au lait à l'eau de rose. cafedelapaix.fr
Darwin, l'espace alternatif niché dans l'ancienne caserne Niel, continue de faire bouger la rive droite de la Garonne en accueillant de nouveaux locataires. Comme la boulangerie bio Babel Bread ou la MicroWinerie qui implante un chai en pleine ville. Origines est, elle, une microchocolaterie bio et « bean to bar » qui travaille sur place, et en public, des fèves de grande qualité achetées directement aux petits producteurs de cacao du monde entier. Tous les dimanches après-midi, des ateliers sont proposés pour apprendre à fabriquer ses propres tablettes en partant des fèves brutes. darwin.camp
«Lait floral», diptyque de Gabriel Dia et Julie Oriol.© Gabriel Dia & Julie Oriol
Le Festival de la photographie culinaire va nous fait boire du petit-lait pour sa treizième édition, du 18 novembre au 4 décembre. L'événement parrainé par le chef Eric Fréchon expose les meilleurs clichés d'une vingtaine d'artistes et de photographes sur une thématique célébrant l'infinie photogénie de l'univers laitier. Une édition qui ne manque pas de saveur : des nuances de tons et des textures capturées par Claudia Albisser Hund, des portraits d'éleveurs par Thierry Borredon, d'alléchantes natures mortes par Franck Hamel, Aline Perier ou encore Virginie Pérocheau. festivalphotoculinaire.com
C'est le type de lieu hybride qui apporte du grain à moudre à notre fameuse quête de sens. Contraction de rhizome et de réseau, cette nouvelle table de la rue Faidherbe milite en faveur d'une cuisine riche en goût autant que durable et solidaire. Pour son lancement, la cheffe en résidence, le soir, est Alice Arnoux (ex-Alexandre Couillon et « Noma ») accompagnée de Margaux Baju au dessert. Mais l'envie est aussi de prolonger l'expérience au-delà du repas par des rencontres avec des petits producteurs également en résidence. rhezome.fr
Les donuts chics du chef Raamin Samiyi, chez «Momzi». © Mathilde Hiley
Pour le chef pâtissier Raamin Samiyi, l'idée d'un « donut gastronomique » a germé pendant le confinement. Pour réconforter fidèles du restaurant « Pilgrim » et habitants du quartier : une pâte à brioche ultralégère, fermentée trois fois, et recouverte à la main d'un glaçage concocté à partir d'ingrédients issus d'un « sourcing » pointu. La recette a tant plu que le chef a ouvert un comptoir chic, entre l'Opéra et Palais-Royal, où il élève le petit gâteau au rang de mets subtil. « Momzi », qui ne ressemble en rien à une pâtisserie commune, surfant plutôt sur les codes du luxe, sert une « collection permanente » (matcha, lavande, yuzu…) et une « collection de saison » (à la figue et à la pomme). Au 1 rue Cherubini, dans le IIe.
Marseille a accueilli, cet été, ses premières halles gourmandes, un concept qui se répand dans toutes les grandes villes françaises ces derniers temps. Cours d'Estienne d'Orves, les Grandes Halles du Vieux-Port réunissent donc une douzaine d'échoppes autour d'un bar central. Cuisines marseillaise, libanaise, italienne ou espagnole sont déclinées et accessibles sept jours sur sept. 2.000 m2 dédiées à la bonne chère en toute décontraction, où l'on doit aussi retrouver, d'ici décembre, un marché de producteurs, un brasseur, une boucherie, une boulangerie ou encore une fromagerie, tous locaux et aux couleurs de Marseille. lesgrandeshalles.com
«La Pyramide», table bicentenaire à Vienne, dans l'Isère. © DR
C'est l'année ou jamais pour s'offrir une tranche de gastronomie à la française au restaurant « La Pyramide » qui est « une bonne table » depuis… 1822 sans discontinuité ! Quatre familles seulement se sont succédé à la tête de cet établissement isérois, dont le célèbre Fernand Point, le premier chef à obtenir trois étoiles au Guide Michelin en 1933. Il est considéré comme l'un des pères de la nouvelle cuisine. Depuis le début des années 1990, c'est un autre grand chef qui est aux fourneaux : Patrick Henrioux, auréolé de deux étoiles Michelin depuis trente ans, un autre record. Jusqu'à la fin de l'année, on célèbre donc ce bicentenaire dans la plus vivante des grandes maisons culinaires de France. lapyramide.com
Le mercure devrait grimper le samedi 29 octobre au soir devant l'un des plus beaux panoramas de Paris. Le toit-terrasse de l'établissement de la rue Joseph de Maistre, perché en première ligne sur la butte de Montmartre, servira de décor à la Fête des morts. C'est-à-dire au fameux « Día de Muertos » mexicain, tradition millénaire qui honore dans l'allégresse le culte des défunts. DJ set, danses latinas, atelier de maquillage de la Calavera Catrina, et évidemment cocktails et tacos maison : on s'y croirait presque. Réservation au terrass-shop.com
Bonite de Méditerranée grillée, au restaurant «Ardent», à Paris. © Géraldine Martens
Retour de flamme pour la cuisson au feu ! Avec l'ouverture, dans le VIIIe arrondissement, de « Braise » où officie, seul en scène, le jeune chef Stéphane Manigold, 26 ans, ex- « Substance ». L'autre adresse enflammée du moment s'appelle « Ardent », dans la rue Richer, nouvelle table de Charles Nikitits (« L'Office ») et d'Arthur Lecomte (« Bien Elevé » et « Bien Ficelé ») équipée d'un grill ouvert à charbon de bois Mibrasa. Un menu court resserré autour de produits sourcés en direct auprès de petits producteurs et pêcheurs qui fait la part belle à la lotte, l'échine de cochon, la côte de veau ou le maquereau. braise.paris et restaurant-ardent.com
Les Hauts-de-France seront la Région européenne de la gastronomie en 2023. Une première pour la France qui obtient enfin ce label créé en 2016 et visant à mettre en lumière un patrimoine culinaire régional. L'occasion d'aller découvrir la ribambelle de jeunes chefs du tonnerre qui animent la scène food nordiste, dans la foulée de Florent Ladeyn et Alexandre Gauthier, cuisiniers porte-drapeaux qui ont rendu visible la cuisine du Nord en défendant leur terroir avec force et conviction. Mais l'occasion aussi de promouvoir tous les artisans de bouche et producteurs de la région qui vont être à l'honneur. En 2023, c'est donc dans le ch'Nord qu'on se régale ! gastronomy.hautsdefrance.fr/
A la Cité internationale de la gastronomie et du vin, à Dijon. © Jonas Jacquel
La toute nouvelle (et seule à ce jour !) Cité de la gastronomie, inaugurée au printemps dernier à Dijon, raconte par le menu l'art du repas gastronomique français, classé comme patrimoine culturel immatériel par l'Unesco. On y trouve aussi une halle gourmande, une cuisine expérientielle ou encore un bar à vin qui propose 3.000 références… Mais la Cité affiche également une riche programmation d'ateliers, conférences et animations culturelles. Ce week-end, par exemple, c'est la région italienne de Reggio Emilia qui est invitée à partager la culture de la « pasta » que l'on retrouve si souvent sur la table des Français ! citedelagastronomie-dijon.fr
Le hot-dog façon «deli» américain chez «Meshuga», à Paris. © DR
Alerte au coeur du quartier le moins « street food » de Paris. A deux pas du jardin du Luxembourg, « Meshuga » (« complètement fou » en américano-yiddish) met les pieds dans le plat. L'adresse sert, derrière un comptoir rétro rose poudré, les meilleurs iconiques des delis américains. Retrouvailles avec le Reuben (au pastrami), le lobster roll, un « hot-dog » choucroute-oignons frits, mais aussi des « latkes balls » (galettes de pomme de terre), le tuna melt, et évidemment une déclinaison de « sundaes ». Au 3, rue Vavin. meshuga.fr
Gastronomie et culture à Chamonix
Le festival Casse-Croûte investira Chamonix du 28 octobre au 1er novembre pour sa toute première édition. Evénement hybride à la croisée de la gastronomie, du vin, de la culture et de la nature, Casse-Croûte va se déployer dans les restaurants, bars, salles, clubs, jardins et rues de Chamonix. Dans le programme « food » : un documentaire sonore qui raconte la disparition du vacherin d'Abondance, une carte blanche donnée au café « Les Valseuses » d'Apt avec le DJ Laurent Garnier qui troque les platines pour les fourneaux, et des chefs à découvrir tels Giuliano Baldessari, Nicolas Darnauguilhem, Luka Kosir… cassecroute-chamonix.eu
Le « food court » géant de Food Society
Rendez-vous dès ce week-end dans les futurs Ateliers Gaîté, à Paris, pour tester le nouveau « food hall » de la Rive gauche. Face à la gare Montparnasse, 3.500 m2 dédiés aux plaisirs culinaires avec seize comptoirs, du boui-boui à l'étoilé. La garantie d'y retrouver le bon goût du moment : les tapas d'Adrien Cachot, la volaille de Mory Sacko, le café Coutume, la galette Krügen, la pizza Louie Louie et les sucreries de Fou de Pâtisserie… foodsociety.fr
Le pop-up pimenté qui réchauffe
Le piment serait-il au goût de l'époque ? Sa flamme nous réchauffe au 54 rue de Charlot, où l'on teste, pour encore quelques jours, jusqu'au 30 octobre, les créations croisées de Matshi (jeune marque de sauces pimentées) et de Chilled, la boisson au CBD, à la saveur poire et piment de Cayenne. Dans l'assiette et le godet : sauce et eau pétillante au CBD. A la fois « hot » et relaxant, le combo idéal pour l'hiver qui se profile.
Quand New York met son nez dans l'assiette
On croque la grosse pomme à pleines dents avec « Food in New York : Bigger than the Plate ». Pour un an au musée de la Ville de New York, après une première halte au Victoria and Albert Museum de Londres, l'expo (ici enrichie) donne un coup de projecteur sur l'industrie alimentaire de la mégapole et les ressources d'un territoire qui jadis s'autosuffisait, avec des produits de qualité, devenu aujourd'hui, avec 23.000 restaurants, le plus grand centre gastronomique des Etats-Unis. Le parcours organisé en trois sections (production, commerce, manger) nous projette « of course » dans le futur. Jusqu'au 23 septembre 2023. mcny.org
Pratique
Services
Le Groupe
Tous droits réservés – Les Echos 2022