Pêche : doucement sur le bar – Le Parisien

Avec sa chair blanche délicate, le bar fait partie des poissons préférés des Français. Mais en ce moment, mieux vaut cuisiner d’autres mets iodés. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a révélé ce vendredi que le niveau des stocks de ces carnassiers des mers a atteint un niveau inquiétant dans les eaux de métropole. Avec des situations différentes de part et d’autre du 48e parallèle qui coupe le sud de la Bretagne.
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Au nord de cette ligne (dans la Manche, la mer du Nord, la mer celtique), le nombre de bars est dangereusement bas. Cette espèce a été beaucoup trop pêchée pendant des années. Ce n’est plus le cas depuis que l’Union européenne a imposé de sévères restrictions. Les pêcheurs amateurs doivent désormais remettre leur prise à l’eau cinq mois par an. Le reste de l’année, ils doivent se contenter d’un bar par jour. Pour les professionnels, le chalut pélagique (filet remorqué) est interdit et la taille légale de capture est passée de 36 à 42 cm.
« Ces mesures ont été efficaces mais il y a une forte inertie et la reproduction n’a pas encore permis au stock de se reconstituer », explique Alain Biseau, le coordinateur expertises halieutiques à l’Ifremer. Et pour cause, ce grand poisson au corps fuselé ne se reproduit pas avant l’âge de six ans.
Au sud du 48e parallèle, on prélève également trop de bars. « Un peu trop, relativise Alain Biseau. Depuis des années, on frôle le niveau du rendement maximal durable. En clair, c’est un signal d’alerte, pas une catastrophe. » Le vrai problème ? Les adultes se reproduisent peu. Pourquoi ? Mystère.
Les chercheurs étudient la qualité de l’eau de l’embouchure des fleuves français. Comme les juvéniles grandissent à l’abri dans les estuaires, il suffit de sources de pollution ou même de fortes pluies qui dessalent le milieu pour que l’équilibre soit rompu.
« Laissez les tranquilles, ce n’est pas la saison ! tonne de son côté Christopher Coutanceau, chef rochelais deux étoiles. En ce moment, les bars se reproduisent sur les frayères. On est en train de vider les océans et même au goût, c’est une mauvaise idée : ils sont fatigués, fibreux, nerveux. »
Aux fans de bar qui voudraient se rabattre sur élevage, attention : « L’aquaculture favorise la surpêche parce qu’on nourrit ces espèces très prisées avec des poissons », pointe Frédéric Le Manach, directeur scientifique de l’ONG spécialiste des ressources halieutiques Bloom.
On avait enregistré la menace sur le thon rouge et on apprend qu’il est aujourd’hui de retour dans l’Atlantique Nord. On avait fini par adopter le maquereau, qu’on disait disponible en grande quantité, mais on comprend qu’il est surpêché en Atlantique… Pas facile de manger du poisson durable ? « Il suffit de surveiller la méthode de pêche, tranche Frédéric Le Manach, directeur scientifique de l’ONG Bloom. A la ligne, au casier, au filet, c’est oui. Le chalut, c’est non. » Ces mentions sont obligatoires depuis 2014. On varie également les plaisirs pour ne pas engloutir toujours les mêmes espèces (saumon, cabillaud, thon) et faire ainsi pression sur les stocks. Merlan bleu, vieille, barbue peuvent par exemple se faire une place dans nos assiettes.
Pensez aussi aux « produits de saison », c’est-à-dire des poissons ou des coquilles pêchés à l’âge adulte, en dehors de leur période de reproduction. L’appli MrGoodfish permet de choisir quand manger et quoi. En ce moment, c’est chinchard, bonite, bulot… Petit bémol, cette application liste « des espèces profondes comme la lingue bleue, menacée d’extinction », regrette Frédéric Le Manach.
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