© Romain Ricard
Dîner dans un bouillon, sortir dans un décor Art déco, s’attabler chez un routier ou mondaniser sur du formica… La canaille et l’esprit titi n’ont jamais été aussi en vogue : l’œuf mayo, les asperges mimosa, le clafoutis et la mousse au chocolat tiennent le haut du pavé et les tables qui ont une âme s’avèrent les spots les plus prisés des Parisien·ne·s branché·e·s. La preuve : tous les grands chefs s‘en mêlent ! Le coolness n’a décidemment pas d’âge…
Le lieu : avec un nouveau chef en la personne d’Irwin Durand (derrière sa table étoilée Le Chiberta dans le 8e) et sous la houlette bienveillante du king Guy Savoy, Le Petit Rétro s’offre un coup de jeune. Véritable institution du 16e niché dans une rue discrète, ce bistrot inauguré en 1904 ne manque pas de charme avec son décor aux faïences classées, ses banquettes turquoise et son bar massif. Une sympathique adresse à redécouvrir pour les inconditionnel·le·s de bons petits plats bourgeois bien mijotés.
À tester : un pâté en croûte version rétro (20 €), un œuf cocotte potiron châtaignes (15 €), des ravioles de langoustines (34 €), une tourte feuilletée aux légumes (20 €), une excellente blanquette de veau traditionnelle et riz pilaf (28,50 €). En dessert, on opte pour une aérienne île flottante pralines roses et caramel (12 €) ou la crème brûlée, résolument satisfaisante (12 €).
Le Petit Rétro 5 rue Mesnil, Paris 16e, ouvert du lundi au samedi midi et soir
Le lieu : difficile de faire plus waouh que ce décor Art Nouveau à couper le souffle. Sous la coupole, depuis les confortables banquettes en cuir noir Chesterfield, près du bar ou à l’étage, chaque espace s’avère la promesse d’un moment follement titi parisien… dans cette institution alsacienne fondée en 1864 par le mythique restaurateur éponyme tout droit débarqué de son Colmar natal et qui joue la double carte de l’écailler. Les serveurs, charmants, lèvent les poissons et font flamber les kouglofs sous nos yeux, on vous apporte un petit Bretzel avec votre kir alsacien à la liqueur de mirabelle (9,20 €) : l’ambiance est unique, la vie est belle.
À tester : feuilleté de gambas en entrée (19,50 €), pâté en croûte maison (12,50 €), ravioles de homard canadien (32 €), sole meunière (46 €), plateaux de fruits de mer bien garnis (entre 29,50 € et 79,50 €) ou encore côté viande un fondant de bœuf braisé au Pinot Noir d’Alsace. À noter : le menu entrée plat dessert à 35 € ou 19,90 € pour un déjeuner en semaine (entrée plat ou plat dessert) avec certains plats de la carte, dont la choucroute signature.
Bofinger, 5-7 rue de la Bastille, Paris 4e. Ouvert tous les jours midi et soir, le dimanche en continu
© Romain Ricard
Le lieu : ancien bouchon lyonnais installé depuis 1945, juste après-guerre, face à la si jolie promenade Pereire, Chez Fred vient de s’offrir un léger lifting avec un nouveau patron, Laurent Hullo (ex-Monsieur Bleu, Kinugawa), un nouveau chef, Benjamin Lavenne (ex-Procope, Le Georges) et un coup de propre sur les murs. On garde tout de même l’atmosphère titi avec de vieilles affiches Maigret-compatibles, d’anciens menus de nouvel an de 1895, et toujours ce bar en bois presque mythique et les banquettes rouges de rigueur. Fermé le dimanche !
À tester : les divins escargots de Bourgogne (12 € les 6) et la terrine du chef (9 €), le très doux tartare de Charolais (23 €) ou le filet de bœuf sauce au poivre ou béarnaise (38 €) et leur saladier de frites parfaitement crunchy, ou le ris de veau aux morilles et sa purée maison (45 €), à arroser d’un verre de Côtes du Rhône (8 €). Au dessert, on partage carrément la tarte fine aux pommes et sa glace vanille, croustillante et qui prend toute l’assiette (12 €) ou le baba au rhum chantilly (12 €).
Chez Fred 190 bis boulevard Pereire, Paris 17e, ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et de 19h à 23h
Le lieu : non, le 139 rue Saint-Dominique n’est pas un nouveau bistrot. Cyril Lignac vient de reprendre le flambeau du café de Christian Constant, une “vraie” adresse parisienne d’habitués, digne de Claude Sautet comme d’Emily In Paris. Le Café Lignac, c’est déjà une institution, un lieu qui transcende les modes avec la possibilité de débarquer à n’importe quel moment de la journée pour boire un café, déjeuner sur le pouce, chiller autour d’un petit thé et d’une divine tarte tatin (10 €) en refaisant le monde tout l’après-midi, commander un croque et un Negroni ou carrément une coupe pour trinquer à l’apéro.
À tester : dans le répertoire des entrées, ça canaille ! Œuf mimosa (11 €), artichaut vinaigrette (17 €), velouté de potimarron et anguille fumée (15 €), vitello tonato (19 €) ou encornets à la crème de chorizo (17 €). Pour le plat de résistance, Lignac pose sa patte : vol-au-vent (38 €), milanaise de volaille comme à la maison (28 €), cocotte de poulet aux champignons et vin jaune (32 €), Paleron de Black Angus à l’ail noir et aux légumes (31 €) ou saumon caramélisé miso avec ses pousses d’épinards (26 €). Madeleines de Proust du titi parisien, les desserts viennent évidemment de la pâtisserie Lignac où Benoît Couvrant fait des merveilles entre le baba au rhum et le mille-feuilles au praliné et noix de pécan (10 €). Sans oublier le pain perdu qu’on a retrouvé dans notre assiette (12 €).
Café Lignac, 139 rue Saint-Dominique, Paris 7e ouvert tous les jours pour de 12h à 15h et de 19h à 23h
Les lieux : avec Les Marchés (16e), Aux Bons Crus (11e) et Aux Crus de Bourgogne (2e), Margot et Félix Dumant ont réussi à installer à Paris l’étonnant mais sympathique concept du “routier” bourgeois. Avec leur talent habituel, les jumeaux misent sur des décors 1900 avec grands miroirs et nappes tantôt blanches tantôt à carreaux et de sympathiques terrasses, tout en amenant une clientèle stylée et en mal de canaille.
À tester : toute la carte bien bourgeoise et absolument extra ! Aux Marches : œufs mayo (6 €), entrecôte béarnaise (22 €) et quenelles (20 €). La blanquette de veau fait des heureux (20 €), quand les habitué·e·s des Crus de Bourgogne raffolent de son filet de boeuf sauce béarnaise (22 €) et des profiteroles (9,50 €). On arrose le tout d’une bouteille de Bourgogne, de circonstance.
Les Marchés 5 rue de la Manutention, Paris 16e, Aux Bons Crus 54 rue Godefroy Cavaignac, Paris 11e, Aux Crus de Bourgogne 3 rue Bachaumont, Paris 2e, ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30
Le lieu : de Neuilly à Saint-Germain, tout le beau monde parisien est encore à la recherche de l’ingrédient secret de la divine sauce de L’Entrecôte, monument historique de la viande addictive et sans chichi où les Américains de passage, les PDG du CAC et les acteurs se bousculent au portillon. Autant dire qu’après un an de privation, faire un tour dans ce monument historique viandard à Marbeuf ou Saint-Germain-des-Prés et retrouver son atmosphère devrait être prescrit sur ordonnance…
À tester : comme d’habitude, un menu unique avec une salade de noix en entrée puis du faux filet tendrissime + une divine sauce magique un peu verte + frites craquantes à souhait et à arroser des vins bio du Château de Saurs, le tout servi en deux fournées par des petites dames en tablier. Authentique is chic ! (Formule à 26,50 €).
Le Relais de l’Entrecôte 20 rue Saint-Benoît, Paris 6e, ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 18h45 à 23h
© Instagram / Le Relais de l’Entrecôte
Instagram/ @elorouge
Le lieu : attention institution ! Au cœur du quartier historique de la canaille, des bistrotiers et des soupers, Georges fait office de résistant aux branchouilleries et ringardises d’Etienne Marcel. Sa clientèle (les teams de toutes les maisons de mode du pâté de maison) fait exploser tous les quotas glamour du coin et attire comme des mouches les célébrités de passage. À noter : Chez Georges a étendu sa terrasse sur la divine place des Petits Pères, avec toujours ses immanquables nappes à carreaux qui en font toujours la table la plus mignonne et pittoresque de Paris.
À tester : la salade de museau, le saumon à l’oseille, l’andouillette grillée, le fameux pavé de bœuf sauce moutarde et frites, et les profiteroles au chocolat.
Chez Georges 1 rue du Mail, Paris 2e ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et de 19h à 22h30
Le lieu : le Tout-Paris se presse derrière la devanture rétro à souhait de cette adresse mythique de la rue Jean-Jacques Rousseau, à quelques encablures de Louboutin. Il y a de la frénésie dans l’air et du beau monde pour inaugurer leur 5e adresse. Elodie et Jean-François Piège ont encore frappé fort. Après leur réhabilitation branchée de La Poule au Pot, brasserie centenaire des Halles, À l’Épi d’Or fait l’unanimité. Une adresse d’atmosphère bien dans son jus et follement girl power avec Mariola en cuisine, Margot pour gérer la salle et les habitués, à commencer par le gang de copine Aurélie Saada (Brigitte), Caroline de Maigret ou encore Cécile Cassel aka Hollysiz…
À tester : on aime se laisser guider par le semainier à prix tout doux : entrée-plat ou plat-dessert à 32 €. La totale à 42 €. Autrement, on mise sur la mousse de foie à tartiner sur du pain Poilâne grillé jusqu’à plus faim (14 €), une salade verte à la vinaigrette ma foi mémorable (10 €), un inoubliable croque-madame (16 €) ou un steak tartare servi avec des frites maison à tremper dans la mayo (23 €) à arroser d’un verre de Beaujolais ou de Chablis (12 €). Pour les desserts, ça dépend des jours : une tarte fine aux pommes et à la cannelle dans le menu du mardi, un vacherin figue et noix de coco le vendredi …
À l’Épi d’Or 25 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris 1er, ouvert du lundi au vendredi de de 12h à 14h30 et de 19 à 23h
Le lieu : installé dans le 10e, ce vrai bistrot de gare s’affiche comme un délicieux avant-goût de l’ouverture imminente des Deux Gares, l’hôtel très attendu d’Adrien Gloaguen, l’entrepreneur hôtelier de Touriste (Bienvenue, Beaurepaire, Panache, c’est lui). Outre le service à table du chef, le lieu se vit comme une adresse de gare et de quartier, dès 7h pour un café-croissant réconfortant puis non-stop toute la journée avec un bon sandwich, jusqu’aux soifs du soir autour d’un ballon et d’une assiette de saucisse sèche jusqu’à minuit.
À tester : le sensationnel Jonathan Schweizer, qui avait déjà fait tourner les têtes chez Sauvage dans le 6e avec son sens génial du bistrot d’auteur, manie ici le même talent et déploie une carte simple mais assurément sexy baby, le tout arrosé des références les plus name-droppées du vin nature. Sur l’ardoise, le menu entrée plat dessert change chaque jour (23 €). Pour se donner une idée, aujourd’hui c’était endive braisée et pécorino fumé ou velouté de céleri rave à l’huile d’herbe agrémenté d’une poire et de noisettes du Piémont en entrée, à suivre lieu noir avec pommes de terre, navets à la sauce grenobloise. Pour le dessert, entre le fromage gouda de chèvre et la glace au fromage frais, caramel et feuilleté, notre cœur balance.
Les Deux Gares 1 rue des Deux-Gares, Paris 10e, ouvert du lundi au samedi de 9h à minuit
© Instagram / Café Les Deux gares
Le lieu : élu meilleur bistrot de Paris par le Priceless Cities Best New Bistro x Mastercard, ce charmant rade du 18e sent le rendez-vous d’atmosphère entre gourmets de bon goût, faune modeuse internationale et jolies pépées du quartier… Et pour cause : on boit des coups devant le comptoir en formica avant de s’attabler sur les banquettes en skaï, avec une playlist bien tankée qui provient tout droit… des fourneaux ! Parce qu’ici, les gangstas aiment cuisiner avec de la bonne zik’. Ça nous va bien.
À tester : des assiettes pleines de technique mais sans chichis. C’est rare de confiner à une telle perfection… La carte changeant tous les jours,vous tomberez peut-être sur le fritot de cervelle de veau sauce tartare, à boulotter sur un champagne nature (7 €) en apéro avant un tartare de daurade royal shiso et citron caviar (14 €) et un pâté de boudin noir démentiel (8 €). Seul hic : maintenant, il va falloir bien réserver à l’avance. Mais croyez-en notre expérience, vous y reviendrez…
Le Maquis 53 rue des Cloys, Paris 18e
Le lieu : chez le petit frère de la Tour d’Argent, on sert les produits d’exception du restaurant étoilé mythique qui a inspiré Ratatouille dans une version “accessible”. Installé aux pieds de la maison mère, ce bistrot vintage à souhait avec nappes à carreaux, serveurs à l’ancienne et poireaux vinaigrette a tout pour plaire. Sans oublier l’unique terrasse parisienne à squatter un pont, installée comme un prolongement de la salle au-dessus de la Seine. Incroyable.
À tester : la spécialité de la maison, ce sont les viandes cuites à la broche ! Miam… À commencer par le fameux demi-poulet fermier Label rouge, jus de volaille, ail en chemise et pomme purée (28 €), un navarin d’agneau du limousin et son duo de carottes et olives taggiasche (29 €), ou encore la cote de boeuf de Salers (pour deux personnes), sauce béarnaise et ses pommes allumettes en accompagnement (94 €).
La Rôtisserie d’Argent 19 quai de la Tournelle, Paris 5e, ouvert tous les jours de 12h à 14h15 et de 19h à 22h30
Le lieu : institution tripière des Halles, Le petit bouillon Pharamond se réinvente avec Benjamin Moréel et Christopher Préchez aux manettes (Café de mars, Lefty, Little Georgette, John Weng, Le POD). Niché dans un bâtiment à colombages tout en hauteur sur trois étages s’étend ce que la Belle Époque a signé de plus charmant : grands miroirs, banquettes en velours rouge, escaliers en bois, miroirs peints, mosaïques, dorures et pâtes de verre. Sans oublier la joyeuse terrasse sur une placette animée du Ventre de Paris.
À tester : on retrouve bien sûr les plats iconiques de la cuisine de bouillon, tous faits maison sur place avec une viande française, des œufs bio et une charcuterie sourcée chez Olivier Brosset : œuf mimosa (1,90 €), escargots (6,90 €), foie gras maison (9,50 €), cocotte de coquillettes au fromage, crème truffée et cébette (7,50 €), daurade entière rôtie (13,50 €), camembert (2,90 €), tarte tatin (4,50 €), à arroser d’un verre de Languedoc IGP bio rouge (4,20 €). Difficile donc d’en avoir pour plus de 25 € par personne en mangeant vraiment, vraiment bien.
Le Petit Bouillon Pharamond 28 rue Pierre Lescot, Paris 1er, ouvert tous les jours de 12h à minuit
Le lieu : on y croise tous les fins gourmets de Paris, à commencer par Julie Gerbet et le clan du Fooding. Hyper bon, hyper mignon, le Café du Coin du super-taulier Florent Ciccoli (Cheval d’Or, Le Bien Venu) mélange les styles avec panache à grand renfort de références Belle Époque et 70’s, avec tout de même les banquettes et le comptoir de rigueur.
À tester : aujourd’hui c’était le tataki de boeuf mangue piment et graines de moutarde en entrée (6 €), un haddock avec céleri rôti, bisque d’araignée de mer, fenouil et condiment umeboschi (17 €), et une délicieuse ganache au chocolat et sa glace au fromage blanc (3 €). Le menu entrée plat dessert est à 23 euros pour le plus grand bonheur de notre portefeuille.
Café du Coin 9 rue Camille Desmoulins, Paris 11e, ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 23h
© Pierre Lucet Penato
Brasserie Lipp : plus pour son atmosphère que pour la qualité de ses plats mais a tester une fois dans sa vie pour un cassoulet ou une choucroute.
151 boulevard Saint-Germain, Paris 6e, ouvert tous les jours de 9h à 00h45
© Instagram / Brasserie Lipp
Brasserie Bellanger : nouvelles coqueluches de la scène foodie parisienne Charly & Victor font le job et assurent avec leur nouvelle garde hyper branchée.
140 rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10e, ouvert tous les jours de 9h à minuit, les vendredis et samedis jusqu’à 00h30
@Guillaume Belvèze @The travel buds
Bouillon Pigalle : entre le resto père avec balcon-terrasse et son Bouillon Service à emporter du côté de République ou en livraison, Pierre Moussié a tout bon avec ses bons petits plats à prix canon.
22 boulevard de Clichy, Paris 18e, ouvert tous les jours de midi à minuit
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La rédaction