Le poids des importations dans la consommation apparente de poulet en France continue de progresser en 2021. « Il pèse plus lourd qu’avant la Covid-19 ! », s’inquiète François Cadudal, directeur du pôle économie de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). L’économiste a souligné la hausse très nette du taux d’importations au premier semestre 2021, lors du webinaire « Le marché de la volaille en France et dans le monde », mardi 7 septembre.
« Les importations progressent plus vite que les exportations », analyse-t-il. Au premier semestre de cette année, les importations françaises de poulets ont gagné 17,8 % sur un an, portées par les volumes polonais (+25,4 %). Le plus grand producteur de poulets dans l’UE renforce sa position en France depuis juin 2020, pratiquant des prix agressifs. « Face à d’importants stocks, certains opérateurs polonais ont bradé leur marchandise chez des transformateurs français », explique François Cadudal. Toutefois, les importations de poulets polonais devraient ralentir à moyen terme compte tenu de la baisse du cheptel reproducteur touché par la grippe aviaire et à cause de l’envolée des coûts de l’aliment qui a conduit l’amont à réduire sa production.
Nos importations en provenance des pays tiers ont, eux aussi, bondi de 58,5 %, tirées surtout par l’envolée des envois britanniques (+151,5 %). Début 2021, les opérateurs anglais ont commencé à exporter des morceaux de dos, cous et ailes réfrigérés (+10 100 tec) ; des produits peu consommés en France et sans doute en transit vers les pays asiatiques.
Les exportations françaises n’ont augmenté que de 10,1 % au premier semestre. C’est surtout les envois intra-européens qui dynamisent le commerce avec un bond de 42,1 % vers les autres États membres. Une hausse qui est à nuancer avec des volumes destinés aux pays asiatiques, mais réorientés vers les Pays-Bas (+123,6 %). Les envois recensés vers les pays tiers reculent, quant à eux, de 11,8 %. En cause, la baisse marquée vers l’Arabie saoudite (-9,8 %) qui prône le local et vers certains pays asiatiques comme les Philippines (-95,2 %) et Hong Kong (-57 %) qui ont restreint leurs importations à la suite de la grippe aviaire en France. Ainsi, le déficit commercial français se creuse de 34 400 tonnes équivalent carcasse et de 43 millions d’euros par rapport au premier semestre 2020.
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