Didier Chambeau, notre avocat gourmet, a retrouvé Tourette, bouchon légendaire devenu table en vogue…
Benjamin Loiseau © DC
Cet ancien « bougnat », que fréquenta Antoine Blondin, a gardé son caractère d’antan, là où Monsieur Tourrette servait son petit salé aux lentilles jusqu’à la fin des années 1980 et versait le rouge dans des ballons, agrémenté de quelques tranches de saucisson sec. Paul Smith avait eu le coup de foudre, il en avait fait une boutique pendant plusieurs années. Mais les lieux qui vivent se débattent pour ne pas mourir et ils ne se laissent pas facilement dénaturer. Grâce à Sandrine Batard que l’on connaît chez Ibérique Gourmet et à la Chinata, cet endroit bourré de charme a repris sa destination première, celle d’un restaurant qu’on aime appeler cantine pour y venir tous les jours, les habitués veillant à ne pas divulguer l’adresse de crainte de ne plus avoir leur rond de serviette…
La table d’hôtes © DC
Près de la porte, un magnifique jambon Bellota prêt à la découpe au couteau est une invite à entrer, il y a le côté cave où on entassait le charbon avant que les clients ne viennent l’acheter par sceau, le côté bar et cuisine, des lampes industrielles à grosses ampoules sphériques, un papier peint des années 60-70, des photos noir et blanc de Doisneau, un téléphone mural d’époque en bakélite derrière le bar, une table d’hôtes en zinc, deux comptoirs, un haut et un bas avec d’amusantes chaises de tracteur jaune, bleue, rouge, grise pour mettre un peu de couleur, et un carrelage d’époque délicieusement cabossé.
Salade orange, fenouil © DC
Poulpe à la galicienne © DC
Benjamin Loiseau, passé chez Ferrandi, chef des Bistronautes avant de bourlinguer en Australie est revenu ici composer de belles assiettes d’inspiration espagnole de la Galice à l’Andalousie. Avec l’art de se fournir chez Ibérique Gourmet, on déguste ici des produits d’exception, ventrèche de bonite, anchois de la mer Cantabrique, sardinillas de Galice ou assortiment de Llonganiza, lomo, chorizo de Bellota. On commencera par une rafraîchissante salade orange, fenouil oignon rouge et coriandre.
Les boulettes © DC
Figues de Soliès au chèvre frais © DC
Les Boquerones sur pain toasté sont tout simplement épatants, le poulpe à la galicienne est un régal, les figues noires de Soliès, chèvre frais, jambon bellota et huile de truffe sont gourmandes. Quelques boulettes de viandes sauce tomate pour 9 € sont idoines. Des desserts inspirés du soleil, torrone de guirlache, riz au lait au zeste d’orange et poire rôtie au piment d’espelette ou le café gourmand. Le service assuré par Karène, épouse de Benjamin, est efficace et souriant.
Boquerones sur pain toasté © DC
Jambon Bellota © DC
Voilà un lieu de rendez-vous entre ami(e)s le midi, un repaire de copains pour le soir, ce n’est pas un bar à tapas comme il y en a tant, c’est un bistrot cantine. Mais chut … vous allez surement aimer, alors n’ébruitez pas l’adresse !
L’ardoise © DC
accueil charmant, prix doux et cuisine fraiche et inventive
what else ?
J’ai visité ce restaurant le 22 janvier et il y a déjà eu un changement de propriétaire et de
personnel avec toutes les consequences. Il sera désirable que M. Pudlowski revisitera ce resto.
Très original comme menu fait de produits authentiques et avec de nouvelles saveurs venues d’ailleurs.Tout est bien cuisiné. J’y retourne très bientôt pour goûter d’autres plats que je n’ai pas encore testés.
Journaliste, écrivain, flâneur professionnel, gourmet vagabond, hédoniste bourlingueur, voyageur sans œillères, poète bucolique et paysan urbain.
Critique du restaurant : Le Tourrette – Bistrots Paris 7e (Paris)
Le Tourrette, 70, rue de Grenelle, restaurant Paris 7e : Cet ancien “bougnat”, que fréquenta Antoine Blondin, a gardé son caractère d’antan, là où Monsieur Tourrette servait son petit salé aux…
