Elle a déclenché une bataille navale entre la France et le Royaume-Uni. Aux origines de la guerre des coquilles, il y a une histoire de calendrier et de quotas. Côté tricolore, on pêche la Saint-Jacques dans la Manche entre le 1er octobre et le 15 mai, alors que dans les eaux anglaises c’est toute l’année. Et les récentes tensions entre Paris et Londres (la France reproche aux Britanniques d’accorder trop peu de licences de pêche dans sa zone) ravivent une guerre qui dure depuis dix ans.
Il faut dire que cette pépite est l’une des chairs les plus fines du paysage maritime. On appelle pecten maximus la sacro-sainte coquille à ne surtout pas confondre avec d’autres drôles d’espèces comme les pétoncles qu’on croise aussi sur le chemin de la Saint-Jacques. Pecten, comme peigne en bon latin car, sous l’Égypte antique, on s’en servait comme… peigne.
Aujourd’hui, la France est championne du monde de consommation de Saint-Jacques avec 2,5 kg de ce mollusque dégustés chaque année par habitant. Si les gisements français jonchent les eaux entre la Picardie et la Bretagne, sept coquilles sur dix viennent de Normandie.
Cuite, elle prend une belle couleur ambrée avec une jolie caramélisation. Crue, elle est délicieuse taillée en carpaccio et arrosée d’une vinaigrette aux agrumes. Entre l’iode et l’acidité, c’est une bombe de fraîcheur en hiver qu’on peut accorder avec de beaux champagnes ou des blancs de Bourgogne et d’Alsace.
Peu calorique (83 calories pour 100 g de noix crue, 120 calories pour une cuite), elle est riche en minéraux, bourrée de protéines et pleine de vitamine B ! Elle renferme de l’acide eicosapentaénoïque et de l’acide docosahexaénoïque, des oméga 3 bénéfiques pour le système cardiovasculaire.
En quatre coups de coquilles, vous couvrez donc l’ensemble des besoins journaliers en acides gras essentiels. Avec la coquille, les sportifs ne risquent pas d’aller à la faute !