Le prix de la volaille en Europe atteint des niveaux records depuis l’an dernier et devraient se maintenir à un niveau élevé en 2022. A 223,83 euros/ 100 kg en semaine 6, la cotation du poulet se place 19,5 % au-dessus de sa moyenne quinquennale. Une flambée qui est à mettre en lien avec la hausse des prix de production et la grippe aviaire qui a réduit l’offre dans plusieurs grands bassins producteurs en Europe.
La hausse des coûts de production devrait continuer de peser sur l’amont en 2022. Les niveaux élevés des prix des céréales, de l’emballage, de l’énergie et du transport persistent toujours. A noter que le conflit entre l’Ukraine et la Russie pourrait exacerber cette situation car l’UE reste dépendante de ces deux grands exportateurs et producteurs de céréales et se fournit à 40 % de gaz naturel russe.
Les disponibilités de volailles dans l’UE devraient se réduire en 2022. L’an dernier, les abattages européens de volailles auraient reculé de 3,5 %, principalement en poulet (-2,5 %) et en dinde (-6,3 %), tandis que les abattages de canards tendent à se stabiliser après une forte baisse en 2020, indique l’institut technique de l’aviculture (l’Itavi).
La Pologne, premier producteur de volaille en Europe, enregistre une forte baisse de sa production, estimée à 7,2 % sur un an à 2 503 000 téc en lien notamment avec la grippe aviaire. Le passage accéléré des Pays-Bas vers la production plus extensive sous le cahier des charges (Beter Leven) a aussi induit un repli de 10,6 % des abattages dans le pays.
La grippe aviaire continue d’impacter les exportations européennes vers les pays tiers notamment pour la Pologne et la France. Si l’épizootie continue, la dégradation du solde commercial en volume pourrait bien se creuser en 2022. En effet, l’an dernier, les exportations communautaires de volailles ont chuté de 56 % vers les pays de l’Asie de l’Est. Les envois vers le Royaume Uni ont aussi reculé de 18 % sur un an, sous l’effet du Brexit. Dans le même temps si les importations ont reculé, le repli a été moins sensible, estimé à 9 %. De quoi peser sur le solde commercial qui s’est dégradé de 250 000 téc. Or la valeur du solde s’est améliorée de 122 millions d’euros en 2021 alors qu’historiquement elle était déficitaire.
En cause, les importations de forte valeur ajoutée n’étaient pas compensées par la valeur des envois de viande non consommées en Europe (ailes, pattes, viande séparée mécaniquement). Toutefois, la sortie du Royaume Uni de l’UE a permis de rendre excédentaire le solde commercial en valeur puisque les viandes de volailles britanniques pesaient lourds dans la valeur de nos importations.
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