D’après un sondage effectué en avril 2012 par l’institut VLC, environ 60% des personnes interrogées emportent plus ou moins régulièrement un bentô fait maison au bureau ou à l’école. Le développement des services de restauration n’a pas encore fait pâlir l’étoile du bentô, loin de là. Outre ses avantages pour la santé — maîtrise des aliments utilisés, équilibre nutritionnel respecté –, le plateau-repas maison est aussi économique. Et surtout, pour les Japonais, le bentô est un concentré d’amour et de tendresse.
Dans l’esprit des Japonais, il existe un modèle du « bon bentô ». Au déjeuner, un sandwich ou un plat de pâtes peinent à les satisfaire. Un bon bentô, c’est un riche choix de petits plats, joliment arrangés. Et bien sûr, un bon bentô doit avant tout être savoureux.
Les pros du bentô confectionnent des plateaux-repas qui gardent leur saveur, même froids, et dont on ne se lasse pas. Et puis, ils n’y consacrent ni trop de temps, ni trop d’argent. Aujourd’hui, cinq blogueurs réputés nous présentent le bentô qui fait leur fierté. Pour ce reportage, réalisé à l’occasion de l’inauguration de nippon.com en octobre 2011, les blogueurs nous ont présenté des plateaux-repas aux couleurs de l’automne.
« Pour les croquettes à la patate douce, j’ai fait frire des boulettes de purée de patate douce fourrées d’une châtaigne sucrée et enveloppées de nouilles fines, qui rappellent la bogue des châtaignes. L’omelette épaisse et le tofu séché mijoté, découpés à l’emporte-pièce, sont en forme de feuille d’érable. Le namafu, à base de gluten, lui aussi en forme de feuilles d’érable colorées, évoque également l’automne. »
« Pour le bentô de mon mari, je privilégie les légumes et je fais attention aux calories. »
« Les croquettes de patate douce sont les mêmes que pour le bentô de mon mari. Les onigiri grillés, parsemés de sésame blanc, rappellent des marrons. Les saucisses et les boulettes de viande évoquent des glands. »
« Pour ma fille, j’utilise aussi du pain ou des nouilles, des plats à haute teneur calorique, et je prépare un bentô décoratif. »
Un bentô confectionné avec des aliments de saison.
Cinq bentô par semaine, environ 40 minutes de préparation.
Blog de Rumi : Lunchtime
« La patate douce est souvent utilisée pour le goûter, mais, mijotée avec du poulet dans un bouillon à la sauce de soja, elle se marie très bien avec du riz. »
« L’un des avantages du bentô, c’est de pouvoir choisir son menu en fonction de sa condition physique ou psychologique – par exemple, forcer sur les légumes quand on sent qu’on en manque, ou choisir ses aliments préférés quand on sait que la journée va être difficile. Je choisis les aliments, surtout les légumes, pour leur couleur naturelle. J’utilise très peu de condiments élaborés, je privilégie le miso, le sel, le saké, le mirin et le ketchup. Ce sont les saveurs auxquelles je suis habituée depuis mon enfance, de la cuisine facile pour moi et, surtout, c’est un véritable bol d’oxygène au milieu de ma journée de travail. »
Cinq bentô par semaine, environ 30 minutes de préparation.
« Le week-end, je passe deux heures à préparer tous les plats, conservés au réfrigérateur ou au congélateur. Pendant la semaine, ils me servent à préparer mes bentô. L’idée est de pouvoir préparer chaque bentô sans utiliser de couteau le matin, pour gagner du temps.
En principe, je prépare cinq bentô par semaine, mais je suis parfois fatiguée, alors je n’ai pas envie ; ces jours-là, je ne me force pas et je déjeune à l’extérieur. J’estime que 3 bentô par semaine, c’est déjà bien. Si on s’impose d’en préparer tous les jours, on risque d’abandonner en cours de route. Pour moi, le bentô doit être un plaisir sans contraintes, pour me régaler. »
Blog de Hinata : Poco a poco
« L’onigiri en forme de pomme évoque la saison, tout comme les champignons et le raisin. Je prépare des bouchées faciles à manger pour un enfant de trois ans. Les boulettes de viande, difficiles à attraper avec les baguettes, sont plantées sur un cure-dents. »
« Je confectionne évidemment des bentô diététiques, mais aussi jolis, pour que mon fils ait plaisir à manger. »
Cinq bentô par semaine, environ 30 minutes de préparation.
Blog de Mama-chan : My life… be with you…
« De retour de l’étranger, j’avais envie d’un repas bien japonais, avec un bouillon savoureux. Le bouillon de bonite et de shiitakes séchés a une saveur familière. Les onigiri, emballés dans une serviette en coton au lieu d’un film alimentaire, perdent leur humidité et ne sont pas collants, ils restent délicieux. »
« Je m’efforce de préparer mon bentô tous les jours. L’avantage, c’est qu’on peut facilement manger équilibré. »
Cinq bentô par semaine, entre 20 et 30 minutes de préparation.
Blog de Kussy : Maru-ben
« Pour un bentô, il faut faire attention à ce que les légumes ne suintent pas. »
« Je ne prépare rien à l’avance, je fais tout le matin, très vite. Pendant la demi-heure qu’il faut au riz pour cuire, je prépare des plats simples. Je garde les épluchures de légumes. Je les utilise ensuite en kimpira ou, réduites en purée, dans un curry, par exemple. Je m’efforce d’utiliser entièrement les aliments, sans rien laisser perdre. »
Trois bentô par semaine, environ 30 minutes de préparation.
Blog de Matsuki : Boku-ben
Merci à tous les blogueurs qui ont collaboré avec nous !
Bon appétit !
(Adapté d’un article rédigé en japonais en septembre 2011.Toutes les photographies ont été fournies par les blogueurs.)
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