Ce mardi en fin de matinée, les derniers poissons de la pêche de la nuit s’échangent à la criée de Ciboure. Pascal Gonzalez, marin pêcheur du cru, propriétaire du « Lapurdi », un thonier bolincheur de douze mètres aux couleurs du pays (rouge, vert et blanc) amarré en face dans le port de Saint-Jean-de-Luz, a réservé quelques lots pour une autre forme de commercialisation.
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Pour la première fois ce jour-là, 6 à 7 kg de ses grondins, merlus et thons blancs sont expédiés dans un restaurant parisien. « Ils ont été pêchés cette nuit entre Capbreton et Saint-Jean-de-Luz », commente l’artisan de 49 ans dont 35 d’activité en mer. Ses…
Pour la première fois ce jour-là, 6 à 7 kg de ses grondins, merlus et thons blancs sont expédiés dans un restaurant parisien . « Ils ont été pêchés cette nuit entre Capbreton et Saint-Jean-de-Luz », commente l’artisan de 49 ans dont 35 d’activité en mer. Ses poissons ultra frais sont attendus le lendemain aux « Fables de la fontaine », une table du VIIe arrondissement, tenue par Julia Sedefjian, 22 ans, la plus jeune cheffe étoilée de France.
Soigneusement emballés dans un colis isotherme avec une sonde chargée de surveiller l’évolution de la température , les poissons sont confiés à Hervé Kroemer, livreur de Chronopost, arrivé de l’agence de Dax.
Les glaciaires de son fourgon vont permettre son acheminement à Paris après une étape à Saint-Geours-de-Maremne dans la chambre froide du transporteur. L’opération se déroule sous l’œil complice de Camille Denoy, à l’origine de cette première. Cette Parisienne de 27 ans aux origines toulousaines a créé « Terroir mon amour » avec Juliette Moulas, sa cousine. Cette plate-forme met en relation des petits producteurs français soigneusement sélectionnés avec des restaurateurs et des particuliers .
« Nous ajoutons aujourd’hui du poisson frais dans notre gamme », se réjouit cette dernière qui a rencontré le pêcheur luzien par bouche-à-oreille. « On recherche des petits métiers. C’est quelqu’un qui travaille très bien avec une bolinche qui est un filet encerclant. On a ciblé Ciboure et Saint-Jean-de-Luz car on savait qu’il y avait là une pêche responsable », confie encore Camille qui n’a pas hésité à participer elle-même à une nuit en mer en compagnie des sept personnes de l’équipage.
« Notre objectif est de faire partir une dizaine de colis par jour en été », annonce la co-créatrice de la jeune start-up. Camille Denoy assure que le prix du poisson vendu par sa plate-forme est inférieur à celui que l’on trouve par exemple un marché de gros de Rungis : « En ajoutant 15 % au prix de la criée pour le pêcheur, notre marge de 10 à 15 % et le coût du transport (8,40 € par colis), on est loin de la culbute habituelle de 100 % chez les détaillants. »
Les colis de poissons du Pays basque s’ajouteront aux 1 000 colis expédiés depuis décembre aux 500 particuliers et 20 restaurateurs de son fichier clients qui ne demande qu’à s’étoffer. Une application en temps réel permet de mettre en relation les producteurs avec les clients, restaurateurs et particuliers du site « terroirmonamour.com ».
C’est ainsi que dès son retour de pêche, Pascal Gonzalez peut décrire son stock de poissons immédiatement disponibles. Les commandes peuvent alors être passées sur le site. La criée de Ciboure-Saint-Jean-de-Luz est désormais accessible en direct depuis son ordinateur ou son smartphone !
De la tomme de brebis de Laruns aux truites de Gavarnieen passant par les volailles du Gers et le porc noir de Bigorre Le pêcheur de Saint-Jean-de-Luz, Pascal Gonzalez, qui propose notamment bonites, bars et daurades sauvages du golf de Gascogne, vient de rejoindre les 50 fournisseurs choisis par la société Terroir mon amour, parmi la crème des producteurs des terroirs de France. Un certain nombre d’entre eux sont du Sud-Ouest et notamment des pays de l’Adour. Parmi ceux-là, on remarquera également au Pays basque, le producteur de canards Jean-Michel Berho de Domezain (foies gras), et le Béarnais Stéphane Chétrit, de Laruns, qui vend ses tommes de fromage de brebis. Chez nos voisins, on retrouve les Gersois Pierre Matayron, de Lasserade (veau de Gascogne, porc noir de Bigorre, bœuf gascon), et Jean-Paul Beuste de L’Isle-de-Noé (chapon noir d’Astarac) et encore le Bigourdan Franck Pomarez qui élève des truites sur le gave de Gavarnie (Lau-Balagnas). A retrouver sur le site : www.terroirmonamour.com
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