Le village médiéval de Getaria se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière. Les indications pour le trouver sont relativement simples. Une fois en Espagne, il faut longer la côte, et inévitablement après un peu moins d’une heure de route, Getaria apparaît.
Une fois à destination, il est sage de monter dans les hauteurs de la ville afin de trouver un espace où se garer. En cette fin du mois d’août, la visite de cet ancien port baleinier reste appréciée des quelques touristes encore présents sur la côte et les places le long de la plage…
Une fois à destination, il est sage de monter dans les hauteurs de la ville afin de trouver un espace où se garer. En cette fin du mois d’août, la visite de cet ancien port baleinier reste appréciée des quelques touristes encore présents sur la côte et les places le long de la plage de Malkorbe sont rares. Une fois garé, on comprend que la pente est rude. Getaria est construit à flanc de falaise. Le chemin est incliné des collines jusqu’au port. Mais pas de panique, le village est accessible aux personnes à mobilité réduite, un ascenseur et des escalators facilitent la descente et l’ascension.
À peine sorti de l’ascenseur, un imposant bâtiment se démarque du reste des propositions architecturales. L’imposant musée Balenciaga est impossible à rater avec sa forme incurvée et ses fenêtres teintées noires. Un style en opposition totale avec le Palais Aldamar auquel il est collé. À l’intérieur du musée, les pièces de l’influent couturier Cristóbal Balenciaga, né à Getaria en 1895, sont exposées telles des œuvres d’art.
On laisse le musée derrière pour continuer la descente. Mais à quelques mètres des rues pavés du centre-ville, le deuxième homme fort du village se dresse devant nous. Pose conquérante, regard au loin, la puissance de la statue de Juan Sebastián Elcano rappelle aux simples visiteurs la difficulté de la tâche qu’il a accomplie, il y a 500 ans. En 1522, lui et son équipe revinrent du premier tour du monde en bateau, un exploit que les 3 000 habitants fêtent encore tous les quatre ans au mois d’août.
Le centre-ville se visite relativement vite. On déambule facilement dans les rues pavées, le nez au vent pour sentir la fraîche odeur du linge qui sèche aux fenêtres des appartements. L’église San Salvador trône au cœur du village. Elle est petite, mais vaut le coup d’œil. Une fois à l’intérieur, il est conseillé de lever les yeux. La maquette d’un navire, que l’on imagine être celui du marin Juan Sebastián Elcano, flotte au-dessus des têtes.
Quelques mètres plus loin, le port se dévoile. Si l’on est passé par Lekeitio avant, il peut décevoir. Des bâtiments à l’allure industrielle, utilisés pour stocker et travailler le poisson gâchent un peu le paysage. Mais leur présence est indispensable. « La pêche reste une des activités principales de Getaria », explique un local. Plus d’une vingtaine de bateaux, transportant près de 250 pêcheurs, partent du port neuf mois dans l’année. Anchois, bonite ou poulpe sont ensuite ramenés pour être vendus où préparés en conserve.
Les restaurants qui bordent le port sauront satisfaire les amateurs de produits frais, on y propose la pêche du jour. Vers midi, une légère odeur de poisson grillé envahit les rues de Getaria. Les plus fines bouches peuvent se diriger vers le restaurant Elkano, une étoile Michelin et récemment positionné 16e dans la liste des 50 meilleurs restaurants du monde. Dans le centre-ville, on trouve les plus traditionnels bars à tapas pour se restaurer.
En accompagnement du plat, il faut goûter le Txakoli, vin dont les vignes poussent sur les flancs des collines de Getaria. Blanc et pétillant, léger et fruité, il est labellisé D.O. Getariako Txakolina (le Txakoli de Getaria), une appellation qui certifie l’origine et la culture locale des raisins utilisés. Les plus intéressés peuvent pousser l’expérience en programmant la visite du vignoble d’un des producteurs situés dans les hauteurs.
Pour digérer tranquillement, plusieurs options s’offrent aux visiteurs. Il y a l’ascension du Mont San Anton. Cette presqu’île, populairement connue comme « la souris de Getaria » pour sa forme, se situe dans le prolongement du village et se monte facilement, en 15 minutes. Le sommet offre une vue imprenable sur la ville et sur l’océan et on imagine les baleiniers d’autrefois scruter l’horizon dans l’attente du cétacé. Le phare, malheureusement inaccessible, témoigne de cette pratique révolue, qui s’est arrêtée au début du XXᵉ siècle, après des siècles de chasse.
Les deux plages qui encadrent Getaria offrent un cadre particulièrement attrayant pour se reposer. Il y a celle de Malkorbe, abritée par le port de plaisance et à l’eau calme, ou celle de Gaztetape, ouverte sur la mer et frappé par les vagues. Les vacanciers ont fait leur choix, les surfeurs aussi.