BIODIVERSITE L'UICN estime que toutes les espèces de thon sont menacées de disparition…
Rouge, albacore ou germon, la quasi-totalité des espèces de thons doivent figurer sur la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), selon une étude publiée jeudi par l’organisation basée en Suisse. Sur les huit espèces de thons examinées, «cinq sont classées dans l’une des catégories menacées de la liste rouge ou sont quasi menacées» d’extinction, a souligné l’UICN dans cette étude passant en revue les 61 espèces connues des familles des scombridés (thons, bonites, maquereaux et thazards) et des marlins (espadons et marlins). L’étude est basée sur un rapport publié dans la dernière édition de la revue américaine Science.
Les thons menacés sont le thon rouge du sud (Thunnus maccoyii) qui est évalué «en danger critique d’extinction», le thon rouge d’Atlantique et de Méditerranée (T. thynnus) qui est «en danger», le thon obèse (T. obesus) classé «vulnérable», le thon jaune albacore (T. albacares) et le thon germon (T. alalunga) qui sont tous deux «quasi menacés».
Toutes les espèces de thons rouges, en particulier, «sont susceptibles de s’effondrer en raison de la pression de la surpêche continue, et c’est déjà le cas essentiellement pour le thon rouge du sud avec peu d’espoir de rétablissement», selon Kent Carpenter, directeur de l’unité biodiversité marine de l’UICN et un des auteurs de l’étude. «Si aucun changement n’est apporté aux pratiques de pêche actuelles, les stocks de thon rouge de l’Atlantique risquent de s’effondrer aussi car il y a peu de signes de reconstitution de la population après une réduction significative dans les années 1970», a-t-il ajouté.
Ces données «aideront considérablement les gouvernements à prendre des décisions susceptibles de sauvegarder à l’avenir ces espèces dont beaucoup ont une grande valeur économique», selon l’UICN qui publie cette étude à la veille de l’ouverture, lundi, de la troisième réunion conjointe des Organisations régionales de gestion de la pêche des thonidés à La Jolla (Californie). Selon l’étude, «les populations de thon rouge du sud et de thon rouge de l’Atlantique (incluant la Méditerrannée) ont été tellement réduites que la façon la plus efficace pour éviter l’effondrement est de fermer la pêche jusqu’à ce que les stocks se soient reconstitués à des niveaux sains.»
Pour la saison de pêche 2011 (15 mai au 15 juin) les quotas de pêche au thon rouge pour la Méditerranée n’avaient été que faiblement réduits à 12.900 tonnes, contre 13.500 t en 2010 par les 48 Etats pêcheurs de la Commission internationale pour la Conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA).
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