C’est une étude qui a secoué les esprits. En 2015, Greenpeace publiait pour la deuxième année consécutive un classement évaluant la durabilité du thon en boîte vendu par les plus grandes marques françaises. Première en 2014, Phare d’Eckmühl, la marque de la maison Chancerelle dédiée aux magasins bio, perdait une place. La raison avancée par l’ONG ? « La marque a sensiblement augmenté la part de thon albacore provenant de l’Atlantique dans son approvisionnement ». Une espèce dont les stocks sont menacés d’épuisement. Mauvais point…
Le choix a depuis été fait de diversifier ces approvisionnements. Phare d’Eckmühl propose à présent, outre le thon albacore et le thon germon, de nouvelles conserves en thon listao, absentes des magasins bio jusqu’à présent. Aussi appelé bonite à ventre rayé, c’est un petit thon tropical de 8 à 10 kg, à la chair plus foncée et au goût plus prononcé. Il est largement pêché dans le monde (environ 60 % des captures) mais pas menacé. « C’est qu’il se renouvelle le plus rapidement, à partir de deux ans, au rythme de 250.000 à 1,3 million d’oeufs par jour », assure la marque bretonne.
L’autre enjeu est la technique de pêche employée. Un critère essentiel pour Greenpeace, qui a bien entendu dans le collimateur les fameux DCP (dispositif de concentration des poissons, redoutablement efficaces), faisant peser à ses yeux un poids lourd sur les stocks. Or, le thon listao est pêché à la canne ou à la ligne, « techniques de pêche sélectives qui limitent les prises annexes et les captures de mammifères marins », note Phare d’Eckmühl.
La marque propose aussi un nouvel outil : à partir du numéro de lot figurant sur la conserve, le client peut retracer sur le site web le parcours du poisson, de la boîte jusqu’au bateau qui l’a pêché. La marque de Chancerelle attendra sans doute avec impatience le prochain classement Greenpeace. Elle en parle même comme d’« une référence sur le marché », avis que ne partagent sans doute pas certains concurrents…