La Fête du thon a été décalée d’une semaine cette année pour attirer plus de public des deux côtés de la Nivelle. Hasard du calendrier, près de 20 tonnes de thon rouge ont été débarquées cette semaine à la criée de Ciboure par deux bateaux bien connus du quartier maritime : « Lapurdi » et « Atalaya ». La semaine prochaine, c’est « Airosa » qui devrait dégainer ses grandes cannes. La campagne de pêche des bateaux traditionnels de Saint-Jean-de-Luz et d’Hendaye devrait être, cette année encore, très éphémère. La faute aux quotas très restrictifs, qui frappent principalement les pêcheurs basques.
De l’autre côté de la frontière, les armateurs ont vendu à des pêcheries méditerranéennes leurs quotas de thon rouge. Résultat : la demande est bien plus forte que l’offre sur le marché du Pays basque. On comprend mieux pourquoi le kilo de thon rouge se négociait hier autour des 13 euros à la criée de Ciboure. Sous les halles de Saint-Jean-de-Luz, les clients pouvaient acheter des darnes de la « Rolls-Royce » du thon entre 25 et 30 euros le kilo. Un produit de luxe en somme.
On comprend mieux pourquoi la vingtaine d’associations qui va installer les chapiteaux pour la Fête du thon n’achètera pas ce poisson pêché par les bateaux locaux. « Le thon rouge est meilleur que les autres, mais il est beaucoup trop cher pour réussir à sortir un menu à 12 euros », assure-t-on, tous les ans, du côté des organisateurs. Comme chaque année, les associations demandent aux mareyeurs de leur dégoter du thon moins cher. Mais du côté de la criée de Saint-Jean-de-Luz, pas de trace de thon blanc débarqué, les pélagiques locaux ayant prévu de partir sur cette pêche un peu plus tard cet été.
La plupart des mareyeurs luziens et cibouriens ont donc négocié avec les grossistes de Pasajes et d’Oiartzun pour fournir les stands de ce week-end. Au final, les visiteurs pourront déguster du thon patudo (proche du thon rouge) et du thon blanc, pêché par les canneurs espagnols. Des espèces qui se négocient en criée entre 3,5 et 8 euros le kilo.
« C’est un peu plus sec que le thon rouge, mais ça reste de très bons produits s’ils sont bien frais », assurent les poissonniers des Halles de Saint-Jean-de-Luz.
Comme quoi, il n’y a pas que le thon rouge dans la vie : la bonite, le germon, le patudo, l’albacore ou la thonine, sont là pour prendre la relève. Seul regret : les produits qui seront dégustés demain sur les quais n’auront pas été hameçonnés par les bateaux de Saint-Jean-de-Luz . Cela ne devrait pas empêcher des milliers de personnes de se mettre à table pour la Fête du thon, qui va souffler cette année 41 bougies .
Rendez-vous demain samedi à partir de 19 heures. Quatre sites pour la Fête du thon : le port de Saint-Jean-de-Luz, la place Foch, la place Louis-XIV, et la criée de Ciboure. Menu unique sans réservations : thon, piperade, gâteau basque et vin pour 12 euros. Pas besoin de réservations.
