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par le Dr Raymond Vergès
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En Europe, la filière pêche touchée par une crise de surcapacité
samedi 18 avril 2009, par Risham Badroudine
Les pêcheurs sont actuellement en colère en France. Cette situation découle de la surexploitation des mers dans l’hémisphère Nord. En raison de la cote d’alerte atteinte par les réserves de pêche sur ces côtes, les flottilles se dirigent aujourd’hui de plus en plus vers d’autres zones, notamment vers la zone Sud de l’océan Indien. D’où la nécessité de mettre en œuvre une politique de co-développement dans notre région.
Les ports du Nord de la France sont bloqués depuis mardi 14 avril par des pêcheurs qui réclament des quotas supplémentaires. Ils ont paralysé à l’aide de leurs chalutiers et fileyeurs la plupart des ports. Le message affiché sur les banderoles est clair : « SOS, on coule ».
Cette situation découle d’une surexploitation dans les eaux de l’hémisphère Nord. Les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque de disparition de certaines espèces comme le cabillaud par exemple.
Les réserves de ce poisson sont en chute libre. Pour la mer du Nord, en 1970, elles étaient estimées à 250.000 tonnes. Aujourd’hui, elles ne sont plus que de 28.000 tonnes. Au point que les scientifiques estimaient qu’on plongeait sous le seuil minimum nécessaire pour garantir la reproduction et la conservation de l’espèce.
La FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) invite les pays du pourtour méditerranéen à intensifier leur collaboration en matière de gestion responsable des pêches afin de faciliter la reconstitution des stocks épuisés.
A l’heure actuelle, les captures en Méditerranée et en mer Noire — groupées dans les statistiques de la FAO — sont estimées autour de 1,5 million de tonnes par an, soit plus du double des débarquements de 1950 qui avaient atteint 700.000 tonnes.
Dans l’ensemble, la capture par unité d’effort de pêche — une mesure souvent considérée comme un indicateur clé de l’état des stocks sauvages — est en baisse en Méditerranée, selon Alain Bonzon, Secrétaire exécutif de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) de la FAO.
Etat inquiétant de nombreux stocks dans la mer Méditerranée

Les captures de plusieurs espèces ont atteint des sommets vers la fin des années 1980 et le début des années 1990.
A l’heure actuelle, les petites espèces pélagiques, principalement les anchois et les sardines, constituent environ la moitié des captures en Méditerranée. Les espèces démersales, notamment le merlu, le rouget de roche et le merlan bleu, représentent environ 40% des captures.
Selon les estimations les plus récentes de la FAO, les stocks méditerranéens surexploités incluent le thon rouge, la bonite à dos rayé, le merlu, l’espadon, le merlan, le mulet cabot et les sparidés.
Le problème de la France, c’est aussi sa flotte de pêche surdimensionnée. En quatre mois (de janvier à avril 2009), les pêcheurs ont déjà épuisé leurs quotas pour le premier semestre et se retrouvent donc condamnés à chômer jusqu’en juillet.
95% de nos ressources halieutiques sont exploités par les flottilles venus d’Europe ou d’Asie

En raison de la cote d’alerte atteinte par les réserves de pêche sur les côtes de l’hémisphère Nord, les flottilles se dirigent aujourd’hui de plus en plus vers d’autres zones, notamment vers la zone océan Indien. En effet, la situation n’est pas la même dans notre région de l’océan Indien, où l’espace maritime est équivalent à celui de la mer Méditerranée, mais où les flottilles des pays membres de la COI (Commission de l’Océan Indien) réalisent à peine 5% des prises, tandis que celle d’Europe et d’Asie exploitent à 95% nos ressources halieutiques. Par exemple, sur 10 millions de tonnes de captures chaque année, les pays de la zone n’ont prélevé que 230.000 tonnes.
Le secteur de la pêche est particulièrement indiqué pour mettre en œuvre une politique de co-développement dans notre région. Les pays de la COI doivent unir leurs efforts, leurs moyens, pour élaborer une véritable stratégie en matière de pêche.
Le développement de la pêche côtière à travers notamment la multiplication des DCP (Dispositifs de Concentration de Poissons) est une autre piste.
Risham Badroudine

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