Moment très attendu de ce Congrès mondial de la nature organisé à Marseille du 3 au 11 septembre 2021, l’annonce de la dernière mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a fait le point sur les thonidés, les requins et les raies. Voici les principaux résultats.
Première nouvelle de cette mise à jour : il y a du mieux pour les thons. « Quatre des sept espèces de thons pêchés commercialement sont en bonne voie de rétablissement grâce à l’application de quotas de pêche régionaux au cours de la dernière décennie », explique l’UICN.
Mais attention, cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons relâcher nos efforts. « Certes, il y a eu une amélioration, mais plusieurs populations de thons, comme les thons rouges du Pacifique, n’ont plus que 5 % de leurs effectifs d’origine. Et les pressions restent importantes, avertit le Dr Beth Polidoro, directrice adjointe Center for Biodiversity Outcomes. Ces résultats ne veulent donc pas dire que nous pouvons pêcher davantage de thons, mais plutôt que nous avons les connaissances et les outils pour une pêche durable, et que nous devons faire ce que nous avons fait pour le thon avec toutes les espèces et toutes les pêcheries. »
Dans le détail :
Requin gracile (Carcharhinus amblyrhynchoides), « vulnérable » à l’extinction.
Des mesures qu’il serait urgent de prendre par exemple pour les requins et les raies, dont la situation s’est malheureusement aggravée depuis la dernière mise à jour de l’UICN pour ces espèces.
« En 2013, nous avons estimé que 32 % des espèces de raies et de requins dans le monde étaient menacées de disparition. Elles sont aujourd’hui 37 % », révèle l’UICN.
Les raisons de cette aggravation sont bien connues : il s’agit principalement de la surpêche – quand ils ne sont pas ciblés directement, les raies et requins sont tués par des engins de pêche non-sélective comme il en existe dans tous les océans de la planète –, de la dégradation de leur milieu naturel et du changement climatique.
Autre changement inquiétant lors de cette dernière réévaluation UICN, le passage du dragon de Komodo de la catégorie « vulnérable » à « en danger » d’extinction. Uniquement présente dans le parc national de Komodo, en Indonésie, cette espèce est en effet de plus en plus menacée par le changement climatique et sa situation inquiète les spécialistes de l’UICN.
« La hausse des températures mondiales, et donc du niveau de la mer, devrait réduire l’habitat favorable au dragon de Komodo d’au moins 30 % au cours des 45 prochaines années, s’alarme l’UICN. En outre, alors que la sous-population du parc national de Komodo est actuellement stable et bien protégée, les dragons de Komodo vivant en dehors des aires protégées, sur l’île de Flores, sont également menacés par une perte d’habitat importante en raison des activités humaines en cours. »
Au total, 600 espèces ont été réévaluées, sur les 138.374 évaluées par l’UICN, et alors qu’il existe environ 3 millions d’espèces d’animaux et de végétaux connus dans le monde. De cette évaluation, il en ressort que 38.543 espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction sur la liste rouge.
« Chaque évaluation est une tâche herculéenne, qui repose sur le travail de plusieurs milliers de personnes partout dans le monde », a rappelé le Dr Jon Paul Rodriguez, président de la commission de suivi des espèces de l’UICN.
Alors que l’UICN a rappelé que le rythme d’extinction des espèces était 100 à 1000 fois plus élevé que ce qu’il devrait être naturellement, l’organisme a appelé de ses vœux la fin de cette perte effrénée de biodiversité d’ici 2030.
Pour y parvenir, il appelle à une cohésion internationale et à l’adoption de mesures courageuses.
« Il faut étendre les aires protégées, mais pour interrompre la perte de biodiversité, il faut que ces aires protégées se trouvent dans des zones clés pour la biodiversité. Et pas seulement… En plus d’étendre les aires, nous devons en avoir une gestion efficace et veiller à la gouvernance équitable avec les peuples autochtones et les communautés locales. Nous devons aussi faire le lien entre ces aires protégées entre elles, lutter contre les espèces envahissantes et aller au-delà des zones protégées. La planète toute entière – et pas seulement l’objectif de 30 % en aires protégées visé – doit se diriger vers un modèle de durabilité. Nous devons réduire notre empreinte et changer nos modes de vie », a déclaré Jane Smart, global director de l’UICN Conservation Group.
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23.09.2021
Cette revue animalière est très bien réalisée
23.09.2021
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