Thon en boîte contaminé au mercure: faut-il arrêter de manger du thon en conserve? – Notre Temps

Vous aimez cet article?
“Du poison dans le thon!” C’est par ce message choc publié sur X (anciennement Twitter) que l’association de défense de consommateurs Foodwatch, associée à l’ONG Bloom, invite à se détourner des boîtes de thons en conserve vendues dans le commerce. En cause? Une contamination généralisée au mercure, une substance neurotoxique, observée dans chaque boîte de thon après analyse de 148 échantillons vendus dans cinq pays européens (France, Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie). Ce constat inquiétant, qualifié de “scandale de santé publique”, est le fruit de 18 mois d’enquête réalisée par l’ONG Bloom qui milite pour la conservation marine. Depuis quelques jours, les industriels, mécontents, ripostent par une campagne de publicité qui vise à rassurer les consommateurs. Que sait-on vraiment des risques de consommer du thon en conserve? 
🚨🐟Du poison dans le thon ! @Bloom_FR et @foodwatchfr alertent sur la contamination généralisée du #thon au #mercure. Les supermarchés doivent retirer le poison de leurs rayons : notre santé est en jeu ! Signez notre pétition #StopMercure 👇https://t.co/7KxsSatbbn pic.twitter.com/iCqtXMfy1s
Les résultats du test, mené par un laboratoire indépendant, font froid dans le dos: “100% des boîtes sont contaminées au mercure, 10% dépassent la norme actuelle tolérée pour le thon frais (de 1mg par kilo)”, résume Foodwatch.
Plus de la moitié des boîtes analysées (57%) dépassent la limite maximale en mercure la plus stricte définie pour d’autres espèces de poissons (0,3 mg/kg) et plus protectrice pour la santé, pointe Bloom dans son enquête.
Sur les 148 boîtes, une marque est particulièrement dans le collimateur des ONG: “une boîte de la marque Petit Navire achetée dans un Carrefour City parisien renferme (…) une teneur record de 3,9 mg de mercure par kilo”, soit une quantité 13 fois plus élevée que celle des espèces soumises à la norme la plus restrictive de 0,3 mg/kg. “En raison des dangers posés par une ingestion régulière de mercure, même à faibles doses, l’ensemble des boîtes de conserve dépassant la norme de 0,3 mg/kg devraient être interdites à la vente”, plaide l’ONG Bloom.
Du côté de chez Petit Navire, on affirme dans un droit de réponse que les produits mis en cause restent “parfaitement sûrs pour les consommateurs” et en conformité avec les réglementations françaises et européennes en vigueur (soit le seuil maximal de mercure de 1mg/kg pour le thon fixé par l’Europe). 
L’entreprise insiste sur le fait que des contrôles stricts sont réalisés régulièrement “par ou avec le support de laboratoires indépendants et accrédités par les autorités sanitaires françaises et européennes” sur les espèces de thon utilisées dans les différentes zones d’approvisionnement “pour s’assurer de la conformité et de leur sécurité sanitaire. “Au cours des 3 dernières années, nous avons réalisés 270 contrôles. Les résultats de ces contrôles n’ont jamais révélé de taux de mercure supérieurs aux normes européennes en vigueur et sont en moyenne compris entre 0,2 et 0,3 mg/kg, soit 70 à 80 % de moins que la limite autorisée”, se défend Petit Navire.
Dans l’enquête, le collectif Bloom dénonce l’approche utilisée en Europe pour fixer les teneurs maximales en mercure dans le thon. Une méthode qui permet de maximiser les ventes au détriment de la santé des consommateurs, estime l’ONG. “Les teneurs maximales en mercure du thon aujourd’hui en vigueur en Europe ont été établies en fonction du taux de contamination des thons constaté et non en fonction du danger que représente le mercure pour la santé humaine, afin d’assurer la vente de 95% des thons”, détaille l’enquête, reprise par l’AFP.
Selon les ONG, ce postulat expliquerait pourquoi le thon bénéficie d’une tolérance maximale en mercure trois fois plus élevée que celle des espèces les moins contaminées (1 mg/kg contre 0,3 mg/kg pour le cabillaud par exemple). “Aucune raison sanitaire ne justifie cet écart: le mercure n’est pas moins toxique s’il est ingéré via du thon”, tempête encore Bloom.    
Très apprécié en France comme en Europe, le thon est aussi l’un des poissons les plus contaminés en méthylmercure, un dérivé du mercure produit dans l’océan par des microorganismes. Cette forme de mercure, facilement assimilé par l’organisme, se concentre facilement dans les poissons et les crustacés.
Ingérée de façon importante, ce composé toxique nuit au système nerveux central de l’être humain, en particulier durant le développement in utero et au cours de la petite enfance, rappelle l’anses. “Cette substance peut ainsi provoquer des troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance”.
Face aux dangers représentés par l’ingestion régulière de mercure à travers le thon en conserve, les ONG Bloom et Foodwatch appellent à des mesures d’urgence. Elles appellent la Commission européenne à s’aligner pour le thon (frais et en conserve) sur la teneur maximale la plus stricte fixée pour d’autres espèces, soit 0,3 mg/kg.
Les ONG interpellent également dix des plus importants distributeurs européens (dont Carrefour, Intermarché et Leclerc en France), les enjoignant de retirer les boîtes de thon des rayons. Ils sont également exhortés à cesser toute publicité et à informer le grand public des risques sanitaires encourus en consommant du thon en conserve. Une pétition a été lancée sur le site de Foodwatch.
Lire aussi> Peut-on encore manger du poisson?
Si la consommation de poisson constitue la principale source d’exposition alimentaire au méthylmercure, il est possible de limiter les risques de contamination. Comment? Principalement, en diversifiant les espèces de poissons, conseille l’anses. “Le niveau de contamination des poissons varie selon les espèces. Il a tendance à être plus élevé chez les poissons prédateurs et grands prédateurs, qui se situent en haut de la chaîne alimentaire.”
Sans toutefois bouder le poisson dans son alimentation ( il reste bénéfique pour la santé), l’agence sanitaire recommande pour les adultes:
Les femmes enceintes, allaitantes et enfants de moins de 3 ans sont invités à limiter le thon, à l’instar des autres espèces de poissons prédateurs sauvages, susceptibles d’être fortement contaminés: bonite, raie, dorade, loup (bar), lotte (baudroie), empereur, grenadier flétan, sabre, brochet, etc.
Sources:
https://bloomassociation.org/contamination-au-mercure-bloom-revele-un-scandale-de-sante-publique-dune-ampleur-inedite
https://www.foodwatch.org/fr/sinformer/nos-campagnes/alimentation-et-sante/contaminants/bloom-thon-et-mercure-la-grande-distribution-doit-retirer-le-poison-de-ses-rayons
https://www.anses.fr/fr/content/methylmercure-un-risque-pour-la-sante-en-cas-de-consommation-importante-de-poissons
https://www.anses.fr/fr/content/manger-du-poisson-pourquoi-comment
AFP
Communiqué de Petit Navire. 
Prolongez votre lecture sur le sujet :
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l’actu !
Faut-il rendre la vaccination contre la grippe obligatoire?
Je vote
Commentaires (3)
Au menu

source

A propos de l'auteur

Ajouter un commentaire

bonite

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE