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Franchement, ils n’ont l’air de rien. Ni dehors, ni dedans. Et pourtant… Hommage à ces restaurants parisiens qui misent sur l’assiette plus que sur la déco.
Le lieu. Un spot branché déguisé en bar PMU. Si vous passez régulièrement du côté d’Oberkampf, vous avez remarqué l’attroupement de jeunes beaux gosses qui papotent et trinquent en terrasse (prise d’assaut quand il fait beau). Vous jouez peut-être vous aussi des coudes pour un verre de blanc au comptoir, entre les néons colorés, les poteaux apparents, la trancheuse à jambon et la grande vitre transformée en ardoise de fortune. Et vous aimez ça!
L’assiette. Qui dit lieu branché dit nourriture dans le vent. Souffle donc ici l’esprit tapas avec un programme riche et varié: charcuteries top (jambon ibérique, saucisse d’Ardèche, lomo…), foie gras maison, burrata crémeuse, piquillos et pour les estomacs bien rodés, saucisse au couteau-purée, boudin noir, chorizo grillé…
Bravo. Les bons vins au rendez-vous.
Dommage. Souvent archibondé, donc limite fréquentable.
Aux Deux Amis, 45, rue Oberkampf, XIe. Tél.: 01 58 30 38 13. Tlj sf dim. et lun. Menu: 19,50 € (déj.). Carte: env. 30-40€.
Le lieu. Le premier nom à coucher sur le papier quand il s’agit de recenser les bistrots dans leur jus. Temple hors d’âge du bien manger à Paname, ce repère de très initiés convie chaque jour les indéboulonnables du quartier, les foodistas en pamoison et les touristes globe-foodeurs. Bien que récemment rafraîchi, il reste le temple absolu des rades de quartier. Et, allez, on vous l’a déjà dit maintes fois, notre chouchou en la matière.
L’assiette. Âme du lieu, l’Argentine Raquel Carena donne de sa personne en cuisine d’où elle envoie des assiettes désarmantes de sincérité et de limpidité. Les produits tournent bien sûr avec les saisons, mais la signature est toujours là, dans le genre gaillard gourmet (queue de bœuf, rognons, tartare de maquereau, sardines marinées, lapin en sauce…).
Bravo. Le choix incroyable de vins, ordonné par Pinuche, à qui il faut faire confiance pour multiplier les découvertes et jouer l’accord malin.
Dommage. Le côté un peu rêche de ce dernier, pas toujours commode, notamment avec les non-initiés.
Le Baratin, 3, rue Jouye-Rouve XXe. Tél.: 01 43 49 39 70. Tlj sf sam. midi, dim. et lun. Menu: 18€ (déj.). Carte: env. 35-45€.
Le lieu. On pense fugitivement à l’Ami Louis en entrant dans la salle au décor daté qui fleure bon les années 1960. Sans doute l’effet vieux poêle au milieu de la salle, et cette volonté affichée de tout laisser en l’état (carrelage à l’ancienne, cadres rétro, mobilier vintage…). Mais là s’arrête la ressemblance, l’adresse ne surjoue pas pour les Américains!
L’assiette. Roger Leplu est un vrai chef qui a oeuvré à la grande époque de Pierre au Palais-Royal ainsi que chez Prunier et au Grand Véfour. Il connaît sur le bout des doigts ses classiques et, depuis une quinzaine d’années, régale les habitués d’une parfaite tête de veau gribiche, de moelleuses quenelles de brochet, d’un rognon de veau à l’échalote confite ou d’un mille-feuille à la vanille… Tradi mais pas lourd, c’est ça le métier!
Bravo. L’accueil délicieux de la patronne, les prix mini du midi.
Dommage. La (trop) courte sélection de vins au verre.
Chez Nénesse, 17, rue de Saintonge, IIIe. Tél.: 01 42 78 46 49. Tlj sf sam. et dim. Carte: env. 20-25€ (déj.), 40-50€ (soir).
Le Lieu. C’est dans un ancien pub destroy que l’Australien James Henry, trentenaire moustachu et tatoué formé par Daniel Rose (Spring), a choisi d’ouvrir son adresse à double détente. Un bar à vins rock’n’roll avec tables hautes, lampes industrielles et banquettes bruts en antichambre (venez avant 21 h 30 ou vous l’aurez dans l’os), et un resto surélevé avec menu imposé. La clientèle, très anglo-saxonne et souvent barbue, y dîne sur des tables en marbre, avec vaisselle dépareillée et argenterie.
L’assiette. Côté bar, on grignote charcuteries affinées maison, butternut et ricotta, foie gras et figue fraîche ou carpaccio de mulet noir. Côté resto, on déroule trois savoureux amuse-bouches (cœurs de canard, huîtres fumées, gambas à la plancha), deux entrées (dont un rouget, piperade d’anthologie), un plat (pintade croustillante ou cœur de veau) et un dessert (glace amande, quetsche, meringue). Les assiettes, graphiques et minimalistes, ont toutes le même squelette: trois produits de choix. Sans fausse note.
Bravo. L’ambiance chic, les associations de goût osées.
Dommage. Le coût excessif du menu unique (47 €), le volume sonore de la salle.
Bones, 43, rue Godefroy-Cavaignac, XIe.Tél.: 09 80 75 32 08. Tlj les soirs sf dim. et lun. Menu: 47€. Carte: 20-30 € (au bar).
Le lieu. Après le départ de James Henry (voir ci-dessus), c’est son compatriote Shaun Kelly qui a repris les manettes de ce rade planqué au milieu d’une ruelle d’Oberkampf. Ambiance bobo mais pas trop dans ce repaire de potes, entre tablées de filles, touristes de passage et voisins à bonnet. Derrière sa façade en mosaïque, tout rappelle le bar popu, du grand zinc où officie un barman jovial aux vieilles banquettes, tables de récup, miroirs usés et carrelage vintage.
L’assiette. C’est sur l’ardoise que ça se passe, avec un menu du marché deux midis par semaine, et une carte version tapas le soir qui change quotidiennement (env. 10 € la portion). De la terrine maison à la bonite brûlée et tomate aux parfums provençaux, en passant par la perdrix entière et la ganache tiède au chocolat: on se régale. Faites l’impasse sur les patates-poutargue-peau de cochon tristounettes.
Bravo. Le large choix de vins (également disponibles à emporter), le service chaleureux et tardif (venez sans résa à 21 h 30 en semaine).
Dommage. Le brouhaha.
Au Passage, 1 bis, passage Saint-Sébastien, XIe. Tél.: 01 43 55 07 52. Tous les soirs sf dim. Jeu. et vend. le midi. Menus: 19,50 € (midi), 30 € (soir). Carte: 20-30 € (soir).
Le lieu. Si les Grands Boulevards n’inspirent guère confiance sur la chose gastronomique, leurs abords immédiats sont de vraies bonnes planques. Bienveillance totale dans l’antre du Californien Kevin Blackwell, un joyeux foutoir façon cantoche de bric et de broc (tables et chaises dépareillées, cuisine ouverte, le toutou ronflant dans un coin…), qui respire la camaraderie. Quelque part entre le bistro d’atmosphère et le squat baba-cool.
L’assiette. Ménagère mais pas grossière, la cuisine assure l’essentiel malgré quelques sorties de route. Des fraîcheurs bienvenues en entrée (testez les petites tartines crème-écrevisses) et du lourd ensuite (entrecôte, gigot d’agneau, osso bucco, poulet fermier), histoire de pouvoir mettre à l’épreuve la très solide carte des liquides, orientée tout bio.
Bravo. La bonne ambiance qui se prolonge régulièrement sur le trottoir.
Dommage. Le service de temps en temps assez long.
Autour d’un verre, 21, rue de Trévise, IXe. Tél.: 01 48 24 43 74 Tlj. sf. dim. et lun. Formules: 16 (déj.), 23 €. Carte: env. 30 €.
Le lieu. Si vous aimez le Villaret, top bistrot du XIe arrondissement, vous avez sans doute déjà fait le (long) voyage jusqu’au fin fond du XIVe pour découvrir sa petite sœur, venue au monde fin 2012. Ni nappes blanches ni poutres ou pierres apparentes ici, juste le look d’une brasserie de quartier comme on en trouve des centaines dans la capitale. Seule petite coquetterie, une table d’hôte au fond de la salle où venir ripailler en bande. Pour le reste, on aurait vite fait de passer son chemin.
L’assiette. Grave erreur car l’ardoise mérite le coup de fourchette, elle qui annonce clairement la couleur de son programme: bulots mayo, rillettes de lapin, cervelle d’agneau en beignets sauce gribiche, pot-au-feu de joue de bœuf, andouillette de pied de cochon ou aile de raie poêlée. À ce niveau de conviction rétro-terroir, on est presque dans le militantisme.
Bravo. L’exceptionnel rapport qualité-prix. L’esprit popu.
Dommage. Un peu chaotique parfois.
L’Essentiel, 168, rue d’Alésia, XIVe. Tél.: 01 45 42 64 80. Tlj. Menu: 17€ (déj.). Carte: env. 25-30 €.
Le lieu. En voilà un, centenaire, qui porte bien son nom et qu’on imagine bien, quelques décennies en arrière, en bonne planque ouvrière. La Belge Nathalie Louis, qui a pas mal bourlingué de bistrot en gastro, l’a volontairement laissé dans son jus. Toujours le vieux carrelage au sol, le comptoir en Formica et les murs jaunis, qui servent aujourd’hui de support à des expos temporaires. Une vraie bonne gueule d’atmosphère.
L’assiette. Nous qui couinons semaine après semaine contre les ardoises revêches, savourons l’aubaine d’un menu entrée-plat-dessert à 18 €, midi ET soir, resserré mais différent à chaque service! Avec des produits simples mais cuisinés au poil. Ce soir-là, moules, céleri et jus au curry parfumé, foie de veau épais, bien rosé et purée maison, plateau de fromages (à discrétion) de Marie Quatrehomme (+ 9 €) et dessert tout bête mais délicieux: de la pastèque avec une petite crème citronnée.
Bravo. Le rapport qualité- prix évidemment.
Dommage. Allez, pour chipoter: les cartes, vins et mets, déclinées vite fait à l’oral.
Au Rendez-vous des chauffeurs, 11, rue des Portes-Blanches, XVIIIe. Tél.: 01 42 64 04 17. Tlj sf dim. et lun. Formule: 15€, menu à 18€.
Le lieu. La preuve par 9 que ce dossier a un sens! Rue tristoune et mal éclairée, cadre lugubre d’un ancien japonais de quartier, juste revitalisé par de petites touches arty bricolées rapido, c’est peu dire que l’on ne s’extasiera pas sur le décor. Prévue pour être éphémère, l’adresse est toujours là, une bonne année plus tard.
L’assiette. Celle d’un chef japonais (Masayuki Shibuya) qui trace son sillon avec des menus dégustation totalement personnels, aux alliances improbables et réussies. Encornets sautés, tomates, concombre, jus de roquette ; lotte, chou pak choï, oseille, jus à l’encre de seiche ; crème chocolat, figues marinées, sorbet au poivron rouge…: osé certes, mais convaincant.
Bravo. Le service adorable, la cuisine du chef.
Dommage. Forcément, le cadre.
Clandestino,8, rue Crozatier, XIIe. Tlj sf dim. et lun. Tél.: 09 80 68 08 08. Menus uniques: 22,20 € (déj.), 44,40 € (soir).
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Ces bistrots qui, mine de rien, sont très bien
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